Veuillez regagner vos sièges, nous atterrirons dans pas long…

Cette phrase, un peu différente, je l’avoue, nous l’entendons lorsque notre avion amorce sa descente vers notre destination.  J’utilise cette analogie pour parler de l’économie qui a amorcé sa descente pour un atterrissage en douceur, de plus en plus le scénario probable quand on joue les prévisionnistes économiques.

Il faut dire que cela fait maintenant dix-huit mois qu’on nous annonce une récession dans trois mois, et elle ne s’est toujours pas présentée. Certes il y a des pertes d’emplois, annoncées ici et là et si vous avez visité un centre commercial récemment, vous n’êtes entré en collision avec personne tellement c’est vide. Il y a un ralentissement c’est certain et c’est ce qui est souhaité par les gouvernements qui visent une croissance saine de l’économie. S’il y a récession, elle sera courte et peu profonde, comme celle de l’été 2020 (eh oui, c’est la dernière récession enregistrée, mais comme on attendait la prochaine étape de la pandémie — des zombies dans les rues– nous n’avions pas vraiment les yeux sur le concept de récession).

Ce ralentissement se traduit par la bonne nouvelle de la semaine, l’inflation au Canada est passée sous les 3 %, dans la cible inflationniste de 2 à 3 % pour avoir une économie saine. Yé! Les taux d’intérêt vont baisser! Minute. Ça ne sera pas demain, ni en mars et personnellement, je ne crois pas que ce sera avant l’automne prochain. Cela donnera le temps de voir si le ralentissement de l’inflation est durable, les baisses des taux servant à faire accélérer l’économie.  Nous pourrions donc vivre avec un taux d’intérêt élevé encore plusieurs mois.  Je crois que la Banque du Canada va diminuer son taux directeur de 0.25 % en septembre, question de faire diminuer les critiques de certains politiciens et de la population qui ne comprennent pas les raisons soutenant les hausses et les baisses de taux.

Comme les marchés boursiers anticipent les décroissances et croissances économiques, nous avons vécu des fluctuations importantes au courant des derniers mois et l’embellie actuelle laisse croire que le pire est passé. Il y aura encore de mauvaises nouvelles économiques, mais il y moins de nuages dans le ciel économique.

Le marché ne représente cependant pas totalement ce qui se passe puisque pour la première fois cette semaine les analystes de la Bank of America ont utilisé l’expression « Les sept magnifiques » pour désigner les sept sociétés de l’indice S&P 500 qui occupent la tête du marché. Ces sociétés, Meta, Amazon, Microsoft, Apple, Tesla, Nvidia et Alphabet, se distinguent par leur énorme capitalisation boursière qui dépasse la barre des 1 000 milliards de dollars, sauf pour Tesla. Or, c’est à peu près tout ce qu’elles ont en commun. Elles tirent leurs revenus de divers secteurs, comme la publicité, l’infonuagique, le commerce en ligne, le matériel informatique, l’automobile et les semiconducteurs. Dans une perspective de placement, il est surtout intéressant d’observer l’incidence qu’elles ont sur l’indice S&P 500 puisque leur pondération représente à peu près 30 % de celle de l’indice. La façon dont ce petit groupe se comporte peut souvent dicter l’allure que prend l’indice. De fait, si les 493 autres entreprises se replient de 0,4 %, mais que les sept titres progressent d’environ 1 % au cours d’une séance boursière, l’indice peut quand même clôturer la séance en légère hausse. Bien entendu, l’inverse est aussi vrai. La piètre performance de ce petit groupe de géants entravera nécessairement le rendement de l’ensemble de l’indice pondéré en fonction de la capitalisation boursière. Les sept magnifiques ont toujours le vent dans les voiles en ce début d’année 2024, affichant une hausse d’un peu plus de 12 %. Le reste du marché est, quant à lui, en progression d’à peine plus de 7 %.

On comprend avec ce qui précède que lorsqu’on analyse les mouvements de marché, il y a énormément de variables à identifier et observer et que les conclusions qu’on peut en tirer vont dépendre de notre capacité à identifier toutes ces variables.  Heureusement, les équipes de gestionnaires que nous utilisons font un travail colossal d’analyse et arrivent à faire des sélections d’investissement rentables pour nos clients.

Bien qu’il puisse toujours y avoir des fluctuations à court terme, l’investisseur à long terme sera vraisemblablement bien rémunéré au courant des prochains mois.

En terminant, deux choses :

1)      si vous connaissez quelqu’un qui doit prendre des REER cette année, il ne reste que quelques jours, vendredi, il sera trop tard.

2)      Si vous avez manqué la dernière émission des Décrypteurs à Radio-Canada, vous pouvez lire le résultat de leur géniale enquête sur les fraudes à la cryptomonnaie. https://ici.radio-canada.ca/info/long-format/2049426/fraude-cryptomonnaie-centres-appels-canada ou vous pouvez voir l’émission sur tou.tv https://ici.tou.tv/decrypteurs/s05e22

Je vous souhaite une bonne fin de semaine.

 

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