Le point sur la situation des marchés

Les dernières semaines ont été éprouvantes sur les marchés boursiers.  Après avoir connu trois excellentes années qu’ont été 2019, 2020 et 2021, l’année dernière fut difficile et ce qui est normal, on monte de trois marches, on en descend une, c’est ainsi depuis que le marché existe. Cette année était bien partie, puis le mois de mai nous a fait mal, juin et juillet ont été excellents puis septembre nous a frappés.  Un gestionnaire récemment rencontré (c’est la saison de rencontres avec les gestionnaires) affirmait récemment que l’année allait certainement être positive, mais qu’on ne le sentirait pas. Autrement dit, malgré la vue d’une année de croissance, il y a tellement eu de nids de poule sur la route que ce n’est pas agréable.

Ce gestionnaire, Marc-André Lewis, PhD et chef des gestionnaires chez Gestion d’actifs CI, a notamment avancé comme plusieurs, que l’économie américaine a plus de chances de connaître un atterrissage en douceur qu’une récession forte et douloureuse.  Cela étant dit, régionalement, la récession tant annoncée de 2023 est probablement déjà en place, au Québec notamment et au Canada dont l’économie est moins diversifiée et résiliente que celle de nos voisins du sud. Comme nous sommes sortis transformés par le traumatisme pandémique, l’économie planétaire l’a également été. La Chine est en train de s’isoler, sa démographie se dégrade grâce à la politique de l’enfant unique, la globalisation de la production s’effrite puisque plusieurs pays dont le Canada, ont souffert de la dépendance face aux pays producteurs et font des efforts pour rapatrier la production des biens et le fameux « just in time » est peut-être mort. Cela signifie que les investissements canadiens et américains sont un bon choix pour les années à venir.  Il ne faut pas nécessairement faire une croix sur les investissements internationaux, mais disons que l’économie de l’Amérique du Nord est plus résiliente.

Il a également rappelé que le calcul de l’inflation comporte des anomalies. Par exemple, le coût du loyer, dicté en grande partie par le taux d’intérêt, fait partie du calcul. Cela signifie que la Banque du Canada monte les taux pour combattre l’inflation, mais dans son calcul, son augmentation alimente l’inflation. On tourne en rond.  Par ailleurs certains facteurs exogènes à l’économie canadienne viennent contrer les efforts gouvernementaux.  En effet, la Banque du Canada peut bien monter son taux encore et encore, si l’OPEP décide de faire monter le prix du baril de pétrole, l’inflation va repartir. Il est d’avis que si l’on exclut ces anomalies du calcul, l’inflation serait déjà dans la cible gouvernementale d’environ 2.2 % ce qui signifie que la hausse des taux d’intérêt tire à sa fin.

Il faut comprendre qu’il est nécessaire d’augmenter les taux d’intérêt si on veut ralentir l’économie et ramener l’inflation à des seuils acceptables. Et ça marche. L’inflation est passée de près de 9 % il y a un an à moins de 4 % aux dernières nouvelles. J’ai plusieurs clients qui m’ont par ailleurs dit avoir repoussé des rénovations, ou un achat important, le ralentissement économique est en marche.

L’inflation reste élevée certes, mais l’économie n’accélère plus, ce qui est un bon départ pour régler la situation. À moins d’avoir un taux d’inflation en forte croissance en octobre, ce qui est peu probable, la Banque du Canada devrait maintenir ses taux et ne pas les diminuer avant l’automne prochain.

En conclusion, l’économie canadienne est probablement déjà en récession, mais elle ne devrait pas être profonde et douloureuse, principalement parce qu’elle est fortement liée à l’économie américaine qui, elle, ne devrait pas entrer en récession.  Les taux d’intérêt ont probablement atteint leur sommet et la baisse ne devrait pas se présenter avant la deuxième moitié de l’année 2024.

Cela va faire 33 ans en janvier que je fais ce travail et c’est toujours le même scénario qui se présente. Les marchés chutent occasionnellement et les investisseurs croient que c’est la fin des temps, que cette fois-ci c’est différent, que l’on a vu le signe noir, qu’il faut courir aux abris. Je n’ai pas la prétention de tout savoir ni de pouvoir prédire où sera le marché la semaine prochaine, personne ne le peut, mais ce que je sais, c’est que je suis toujours plus riche en sortant des crises que je ne l’étais en y entrant, comme mes clients qui ne bougent pas sur une route cahoteuse. Cette augmentation de richesse est le résultat de la diversification, de la discipline, mais surtout de la patience.  Regardons au loin, il fait toujours beau après une tempête.

En terminant, j’aimerais communiquer à ceux qui ne le savent pas déjà que la pérennité du bureau est maintenant assurée. De jeunes conseillers ont joint les rangs au courant des dernières années et ils seront fin prêts, quand je déciderai d’arrêter. L’un deux est même co-propriétaire du cabinet depuis cet été. Cela signifie que nous serons toujours là, pour longtemps. Je ne prévois cependant pas prendre ma retraite avant environ sept ans. Comme pour mes clients, je prévois les choses longtemps d’avance et la retraite, pour mes clients comme pour moi, ça ne se planifie pas six mois d’avance, mais plusieurs années à l’avance.

Si vous désirez discuter de votre portefeuille, de la stratégie que nous avons appliquée, l’automne est un bon moment pour le faire et vous pouvez réserver en ligne, le moment qui vous convient (https://finances-etc.com/a-propos/equipe/ ).

Au plaisir de vous revoir!