Bonjour,
Le congé de la fête du Travail sonne la fin de l’été, c’est la rentrée scolaire, la rentrée parlementaire et le déploiement des efforts commerciaux vers le sprint de fin d’année.
Bon. Cette année n’a rien à voir avec les autres, aucune autre. Nous vivons un chambardement à tous les niveaux, cette année restera gravée dans nos mémoires, au fer rouge. Évidemment, je ne reviendrai pas sur la pandémie et ses conséquences, la couverture médiatique est suffisante et c’est le sujet principal de tous les soupers et rassemblements (de moins de dix personnes, à bonne distance et avec des masques). Remarquez que dans mon cas, le masque, ça m’avantage… 🙂
Comme si ce n’était pas assez, l’été nous a apporté, des émeutes aux États-Unis, gracieuseté d’imbéciles qui se défoulent sur une communauté toujours aussi opprimée, un pétrolier qui s’échoue sur les côtes de l’île la Réunion, des ouragans et des incendies qui battent tous les records et une explosion dévastatrice au Liban. Ha oui, j’allais presque oublier le narcissique président américain qui se voit sur le mont Rushmore, le roi des fausses nouvelles qui semble prendre plaisir à diviser sa société, allant dernièrement jusqu’à traiter ses propres soldats qui sont morts au combat, de « perdants ». Pour le respect, on repassera.
J’espère dans ce contexte que vous et votre famille allez bien et que vous avez pu profiter un peu de l’été. L’automne approche et nous aurons à apprendre à vivre avec la « nouvelle normalité ». Il faudra apprécier la coquetterie et la créativité qu’apporte le « couvre-visage », avoir des étudiants à l’école normalement ou à distance, pendant que plusieurs d’entre nous travailleront de la maison, entre deux brassées de lavage. Évidemment, tout cela au travers de réglementations gouvernementales qui évolueront dans le temps. Et dire que plusieurs se sont offusqués de voir la fête de l’Halloween être déplacée d’une journée à cause du mauvais temps… Tout se relativise finalement.
Côté boursier, ce fut un été aussi surprenant que le reste de l’année. Le mois d’août se plaçant même au palmarès des meilleurs mois d’août en 34 ans. Il est donc normal qu’on « tasse un peu les cartes » et que des fluctuations telles que celles que nous avons vécues au courant des derniers jours se présentent. Bien que les chiffres de l’emploi soient encourageants, la prise de profits s’est opérée et cela est sain dans un marché en rebond. Pouvons-nous nous attendre à plus de volatilité? Les mouvements du marché à court terme sont impossibles à prévoir. Comme je l’ai déjà fait remarquer, les baisses du marché ont toujours été suivies de reprises et de nouveaux sommets (tout comme nous l’avons vu en août avec le S&P 500 et d’autres marchés).
Évidemment, l’automne nous réserve sans doute une deuxième vague qui est peut-être déjà commencée. Il nous apportera également des élections américaines qui risquent d’être un roman-fleuve juridique. Le simple rappel de l’élection de l’an 2000 nous offre un aperçu de ce que nous risquons de vivre. L’élection opposant Georges W Bush et All Gore s’est terminée dans un recomptage juridique avec, souvenez-vous, les images filmées par hélicoptère, des camions transportant les bulletins de vote.
Est-ce que cela m’inquiète? Pas vraiment. Voici pourquoi.
Les marchés détestent les surprises. Si par exemple une entreprise cotée en bourse annonce 6 % de croissance de son bénéfice, mais que le marché s’attendait à 7 %, ce dernier est surpris et largue le titre qui peut alors perdre 10 % de sa valeur. Elle a quand même une bonne progression, le marché est surpris et fait chuter le titre. S’il y a une dizaine d’années, j’avais prévenu qu’à un moment dans le futur, tous les restaurants, bars, cinémas, casinos, et la plupart des entreprises sur la planète seraient fermées pour une période de trois mois, en absence de guerre mondiale, on m’aurait pris pour un hurluberlu, car même en temps de guerre, les bars sont demeurés ouverts. La situation que nous venons de vivre a surpris les marchés qui ont répondu par une violente chute d’environ 38 %. Tous s’attendent à une seconde vague, les investisseurs, les gestionnaires et l’ensemble du marché aussi. Il ne sera donc pas surpris par cette deuxième vague et bien que la volatilité est inévitable, nous ne devrions pas voir une baisse aussi prononcée que celle de mars. Et même si c’était le cas, nous avons repris toutes les pertes enregistrées en février et mars, donc ceux qui n’ont pas bronché et qui ont même réinvesti, en sont sortis gagnants.
Voici une mise à jour précisant certains des développements du mois et les réflexions connexes.
Développements macroéconomiques
- Dans un effort pour soutenir le marché du travail et l’économie dans son ensemble, le président de la Réserve fédérale américaine (la « Fed ») Jerome Powell a annoncé un changement important vers une cible d’inflation « moyenne ». Cela signifie que la Fed permettra à l’inflation de se situer modérément au-dessus de la cible de 2 % pour compenser les périodes prolongées d’inflation inférieure à cette dernière.
- La COVID-19 a continué de peser lourd sur le produit intérieur brut (PIB) réel du Canada, qui a diminué de 38,7 % au deuxième trimestre de 2020, soit la plus forte baisse jamais enregistrée. Cependant, les données préliminaires de Statistique Canada indiquaient une augmentation de 3 % du PIB réel pour juillet, ce qui sous-entend que l’économie a peut-être franchi un nouveau tournant.
- Un partenariat entre la Chine et le Canada pour mener les premiers essais cliniques du Canada sur un vaccin potentiel contre la COVID-19 a été abandonné au milieu des tensions entre les deux pays. Cependant, il existe un certain nombre d’autres vaccins expérimentaux en développement dans le monde. En août, le Canada a annoncé des accords pour réserver des millions de doses de vaccins potentiels aux sociétés pharmaceutiques américaines Moderna, Pfizer, Johnson & Johnson et Novavax.
Au bureau…
À moins d’un improbable reconfinement général, notre bureau reprendra graduellement et partiellement ses activités sur place à la fin du mois de septembre. Le nombre de clients pouvant se présenter dans une journée sera évidemment plus faible qu’à la normale, COVID oblige, mais ce retour ne se fera qu’au prix d’un seul souci, la sécurité de tous. On comprend donc évidemment que rien ne sera comme avant, tant qu’un vaccin éprouvé et un traitement efficace ne seront pas en place. D’ici là, la vie économique continue, on ne cesse pas de manger, de nous habiller, de consommer. Nous sommes résilients, les marchés aussi.
La stratégie à long terme ne change pas, les gestionnaires de fonds communs que nous avons engagés font leur travail et le nôtre est de nous assurer de garder la tête froide, de les surveiller et de faire des ajustements au besoin.
En vidéo ou en personne, l’automne est toujours une bonne période pour revoir ses objectifs, revoir le portefeuille, et la stratégie à long terme.
Au plaisir de se revoir.
Excellent message Eric… comme d’habitude! Merci.
Merci encore de supporter notre moral…après la lecture, il est à la hausse !!!
Éclairant…
Très bien dit (écrit ) cher ami. Lâche pas !!!
Merci de prendre ce temps pour nous transmettre des informations claires et sérieuses. Au plaisir!
Excellente analyse!
Super ton analyse…. ça rassure comme toujours.
Bonjour. C’est toujours très intéressant les mises à jour.