Bonjour,
Oui, je sais, moi aussi, simplement en l’écrivant, je ne considérais pas que ces mots allaient ensemble, mais je dois admettre que oui finalement.
On s’entend que de mémoire, nous n’avons jamais subi un président américain aussi belliqueux que le 47e président. On se souviendra sans peine cependant de George W Bush dont plusieurs s’amusaient à colporter que le W signifiait War. C’était de la petite bière aux côtés de Dônald qui s’est annoncé comme le pacificateur devant mettre fin à la guerre en Ukraine en 24 heures, en même temps que celle dans la bande de Gaza et qui ce soir a déclaré avec son habituel sourire de matamore, que si les otages israéliens n’étaient pas libérés samedi, qu’il faut qu’Israël « annule le cessez-le-feu et laisse l’enfer se déchaîner. » Comme pacificateur, on repassera.
L’empereur du sud, le roi du Monde, le sauveur de l’Amérique et du Canada qui, dans son imaginaire alternatif, n’existerait pas sans l’aumône américaine et qui serait bien mieux comme un 51e état, est devenu l’intimidateur en chef de la planète, ravissant ainsi le titre au Tsar russe. C’est surréel de voir son bouffon du roi, saluant la foule d’un salut hitlérien tout en sabrant dans les dépenses inutiles comme le support financier aux plus démunis, le développement international et les informations de santé pour les personnes trans, pour ne nommer que ces exemples. S’il avait vécu à l’époque médiévale, Trump serait un sanguinaire conquérant, un bienfaiteur pour les peuples sur son chemin distribuant aux survivants la possibilité d’enfin goûter au rêve américain. Je ne parle pas ici des actuels déportés tels des prisonniers, dans leur pays d’origine, je parle des pauvres innocents au nord, qui seraient bien mieux s’ils étaient Américains.
Pourtant, les Américains ont tellement perdu de droits avec les décrets présidentiels signés sans classe avec des Sharpies, qu’on y perd le décompte. Les immigrants, les démunis, le Golf du Mexique, les pailles en plastique, les opposants politiques, actuels ou passés, tout le monde y passe. Nous risquons d’avoir une marée d’Américains voulant immigrer au Canada. Heille, ça ne vous tente pas de devenir la 11e province canadienne, vous auriez plus de sécurité parce que nous, nous n’avons pas besoin d’être armés jusqu’aux dents pour conduire nos enfants à l’école, nous avons un système de santé qui n’est pas parfait, mais qui est accessible à tous, pas juste aux plus riches, l’université l’est aussi d’ailleurs en passant. C’est nous qui avons inventé le hockey, les biberons Playtex, la motoneige, les Crocs, Le Cirque du Soleil, Celine Dion et même Kamala a été formée à Montréal. Bon. OK celle-là t’aurais aimé mieux qu’on la garde (nous aussi d’ailleurs, 64 % des Canadiens auraient voté pour elle si nous avions pu selon un sondage Leger).
Le problème avec le grossier personnage, c’est qu’il applique la marotte « fake it until you make it » (fais semblant jusqu’à ce que tu y arrives) et il pense le plus sérieusement du monde que plus on répète un mensonge, plus il risque d’être la réalité. «Nous n’avons pas besoin du Canada, nous avons plus de ressources que nous en avons besoin.» Ah oui mon Dônald ? Juste quelques statistiques glanées ici et là aujourd’hui par des sources canadiennes (donc crédibles): près de 40 % du pétrole importé aux ÉU est canadien, c’est plus de 4 millions de barils par jour, 4 millions. 70 % de la production d’aluminium de l’Amérique est canadien, comme le quart des importations américaines de bois d’œuvre. L’électricité exportée par Ontario-Hydro et Hydro-Québec alimente en énergie, plus de 1,5 million de ménages américains. On te coupe ça demain si tu n’en as plus besoin, on va se sauver d’une couple de constructions de barrages. Je suis déjà fatigué de cette rhétorique assortie de mensonges que Facebook ne vérifie plus.
Il se dépêche pour imprégner dans nos esprits, qu’il est fort et puissant, mais au fond, plusieurs de ses décrets seront renversés par les tribunaux, ou par la pression au sein de son propre parti, comme lors de son premier mandat. Nous avons déjà joué dans ce film en 2017, il a annoncé des tarifs de 25 % sur l’acier et 10 % sur l’aluminium, et elles disparurent sans tambour ni trompette, en juillet 2019 et nous sommes toujours là, l’économie canadienne est toujours là, mes clients sont tous plus riches qu’en 2019. On a eu beau se péter les bretelles lorsque les tarifs sont tombés, c’était bien plus la pression au sud de la frontière qui a travaillé pour les Canadiens et ce sera encore une fois le cas. Il se dépêche parce que dans deux ans, il y a les élections de mi-mandat qui risquent de lui faire perdre la courte majorité dont il jouit actuellement au Sénat et à la Chambre des représentants.
C’est un bienfaiteur pour le Canada parce que comme la pandémie de COVID-19 qui fut un véritable électrochoc nous faisant réaliser notre dépendance face à la production de masques et de vaccins à titre d’exemple, le président américain nous pousse à la réflexion. On doit, comme nation et comme individus, repenser notre relation avec les Américains qui ont laissé dans la gorge des Canadiens, un goût de trahison. Je ne vous invite pas au boycottage, mais au choix. Au choix de remplacer les biens et services par des alternatives canadiennes, mexicaines, européennes, des peuples qui ne nous ont pas trahis comme nous le vivons en ce moment. Cela peut coûter parfois plus cher, c’est le prix à payer pour nos principes.
En 21 jours, il a réussi à créer une solidarité rarement vue entre les provinces, il a réussi à faire apparaître des logos canadiens partout à l’épicerie, il nous a fait discuter d’un véritable libre-échange entre les provinces canadiennes, il nous poussera à revoir le développement de pipelines est-ouest pour ne plus être dépendants de ce client qui ne connaît pas la loyauté, qui ne respecte rien ni personne. Il nous a poussés vers nos amis européens, il nous a rappelé que la meilleure manière de diminuer le risque qu’il nous fait subir, c’est une bonne diversification de clients et de fournisseurs. C’est comme pour les placements, la diversification est l’amie de l’investisseur.
Dônald est un bienfaiteur, les marchés sont en hausse depuis le début de l’année, mes clients sont tous plus riches depuis l’élection américaine et cela n’a pas cessé depuis son assermentation. Il y a des pauses, certes, mais les rendements sont présents en ce moment. Les marchés l’aiment parce qu’il est probablement le plus protectionniste des présidents républicains passés au bureau ovale avant lui, ce qui favorise les entreprises américaines. Il va baisser les impôts personnels et corporatifs, encore un plus pour les entreprises et comme il contrôle la Chambre des représentants et le Sénat, les marchés voient cela comme une « stabilité politique » bien plus rassurante que l’instabilité sous Obama qui ne les contrôlait pas, diminuant son pouvoir d’aide aux entreprises de façon spectaculaire.
Je crois que j’ai été clair au début du présent texte, que je ne l’inviterais pas à souper. De toute façon, il a un dossier criminel, il ne devrait donc pas pouvoir se présenter au sommet du G7 en juin prochain en Alberta… ah non, madame Smith le fera entrer, c’est son ami maintenant. N’empêche que c’est un bienfaiteur pour le Canada pour ce que je présentais dans le paragraphe précédent évidemment.
Il faut se rappeler que nous n’investissons pas dans les gouvernements, ni leur dirigeant, nous investissons dans des entreprises qui, on le voit aussi sont (si elles sont américaines) favorisée par ses déclarations à l’emporte-pièce et ses politiques. Arrêtons de paniquer, de produire des émissions spéciales sur ce qu’il va annoncer ou non, et de penser que c’est la fin du Monde, ce n’est jamais le cas.
Il va y avoir de la volatilité sur les marchés, c’est certain, il y en a toujours, mais cette fois, nous avons un despote narcissique qui ne veut pas que ce soit de sa faute alors il fera tout ce dont il est capable pour éviter l’hécatombe boursière, son égo n’y survivrait pas. Vas-y mon Dônald, les portefeuilles de mes clients sont bien positionnés pour la prochaine remontée! Espèce de bienfaiteur…
Eric F. Gosselin
PS pour ceux qui sont impatients, voici un compte à rebours…
Hilarant ton billet!
Tu as oublié un autre titre: Dônald, le pacificateur en chef (selon la porte-parole de la Maison-Blanche)!
Le pire c’est que j’ai hésité… je trouvais que j’avais assez mis d’étiquettes! 🙂
Bravo, encore une fois tu as raison. Tu as écrit ce que beaucoup de gens pensent !!!
Tant qu’il sera au pouvoir….fini les voyages aux USA.
Bien heureux d’être un client (et ami) d’un excellent planificateur financier.
Bonne semaine à tous.
Bien dit Éric !
Denise
C’est bon pour le moral de te lire. Lâche pas ça nous fait du bien.
Salut Éric,
Je t’ai toujours lu, mais je me réjouis particulièment de cette info-lettre qui nous fait comprendre l’incompétence de cet ogre “ORANGE”.
Il fera des ravages à court terme, mais Ie pays en payera les conséquences…. BIEN DIT ÉRIC…..
Dis, tu n’as jamais pensé te présenter aux élections ?….
Félicitations encore pour des propos à point
Nabil
J’ai adoré te lire. Merci
Carole
Je ne suis pas inquiète pour nos finances mais avec un président des États-Unis comme ça, si ça ne marche pas à son goût, il va peut-être vouloir nous inclure par la force armée.
Ce n’est pas une possibilité. Nous sommes membre de l’Otan et une agression contre un membre de l’Otan est une agression contre l’ensemble et ce serait alors un conflit entre les ÉU et tous les autres membres de l’Otan. C’est donc la dernière des probabilités, cela n’arrivera pas, à cause de notre adhésion à l’Otan.
Gilles
Bravo Éric,tu décris tres bien ce que je pense moi aussi.
Donc fini pour moi les Cornflakes,Kraft,Helman.et +++++++++.(make américa humains encore).Merci Éric tu est mon meilleur. Gilles
Bravo Éric.
Te lire est toujours instructif.
Oh! que j’ai aimé ce texte! Absolument pas de panique pour nous les Canadiens. Soyons juste encore plus vigilants et créatifs dans nos achats, Québec/Canada FIRST and NO USA le moins qu’il nous sera possible.
Pour la prochaine campagne électorale fédérale, efforçons nous de porter au pouvoir un parti qui saura unifier économiquement comme jamais notre pays qui possède plein de ressources et de talents.
Bravo Éric.
Merci pour ce magnifique texte. C’est toujours rassurant de te lire et tu m’as bien fait rire avec ton accent circonflexe ! Te l’aime.
Merci tout plein Éric pour ton authenticité et ton texte « to the point ». Cela dit, nos médias en rajoutent et ça il faut que ça arrête . L’anxiété géo politique est bien réelle et les médias ne font que l’amplifier. J’opte pour que l’on parle des opportunités émergeantes, de la communication inter provinces et les leaders positifs qui vont nous guider vers une économie robuste et saine. Merci Éric!!
Je n’en peux plus d’entendre parler de Trump et ses folies. Alors, j’étais sûr que mon ami conseiller financier m’épargnerait d’une envolée littéraire traitant du sujet devenu à l’index dans ma tête. Hélas, non, il troqua sa plume pour le clavier et nous harangua sur l’horrible personnage.
Lui pardonnerais-je cet écart de conduite?
Mais bien sûr car son écriture calme en moi toutes mes angoisses financières; son érudition m’aide à ne pas me laisser « trumper » par les discours hystériques de mon nouveau voisin.
Alors merci Éric de parfaire ma culture économique avec chacun de tes écrits.
Vous mettez en texte la plupart de nos réflexions. Bien dit monsieur Gosselin.