Dans un monde où l’information circule rapidement et sans contrôle, il est crucial de savoir naviguer avec discernement pour éviter de tomber dans le piège des fausses informations. Les réseaux sociaux, bien qu’utiles pour partager des idées et opinions, sont aussi le terreau d’affirmations trompeuses, souvent véhiculées sans vérification ou imputabilité. Voici une réflexion personnelle sur ce phénomène et des pistes pour s’en prémunir.
Ce matin, je suis en congé, comme la plupart d’entre nous et en me réveillant, j’ai mon cellulaire qui me sonne une notification, que je regarde machinalement. C’est X (anciennement Twitter), qui me présente un commentaire tellement gros que je ne peux m’empêcher de répondre, même si je ne suis pas abonné au gars qui l’écrit et qui vient de gagner ses élections avec force. Je suis fâché et ma conjointe me demande ce qu’il y a. « Je vais quitter Twitter. Ça n’a plus d’allure. » Je ne suis pas seul, il y a un mouvement en ce moment qui a probablement généré le besoin d’un rival, BlueSky.
J’ai ouvert mon compte en 2009 et n’ai pas été super actif, ayant quand même une minorité de clients qui s’affiche ouvertement sur Twitter. Récemment cependant, j’ai diminué drastiquement mon activité sur le réseau à la suite d’une recommandation de ma fille Sabrine et de sa mère, qui me voyaient devenir fâché après la lecture « d’avertissements » sur certains aspects de la finance, qui tirent leur origine de sites publiant des théories complotistes. Comme c’est un sujet qui m’interpelle, on s’en doute, j’y ai mis beaucoup d’énergie à tenter de faire comprendre poliment, mais fermement, que ce qui était écrit était faux, comme à cet usager anonyme tellement il a le courage des ses opinions, qui affirmait que l’argent sortait du système économique lorsqu’on payait avec une carte de débit ou de crédit au restaurant. Puisque la commission perçue sortait de l’économie et ne revenait jamais, selon lui, et il recommandait d’utiliser l’argent comptant seulement, comme un geste de patriotisme. De la pure foutaise démontrant l’incompréhension crasse de ces individus dans le système monétaire et financier. Il y a aussi cet autre brave usager qui n’ose pas mettre sa vraie photo ni son vrai nom qui affirmait avec certitude qu’on vit dans un « monopole des banques » et qu’il fallait s’en débarrasser parce qu’ils ne donnent pas de service. Je lui ai expliqué, sur plusieurs messages, que ce n’est pas un monopole, c’est un oligopole au mieux si on considère qu’il y a six grands acteurs et je lui ai appris qu’il y avait plus de trente banques enregistrées au Canada au moment où je lui écrivais et que cela n’entrera jamais dans la définition de monopole, qu’il devrait supprimer son commentaire fallacieux maintenant qu’il a une explication claire et vérifiable. Il m’a bloqué.
En tentant de corriger ces idées en fournissant des explications claires et des faits vérifiables, je me suis heurté à des blocages ou à un rejet pur et simple. Cela illustre une réalité préoccupante : beaucoup préfèrent s’accrocher à leurs croyances, même face à des preuves contraires, tangibles et vérifiables.
Pourquoi je vous écris cela ? Ce n’est pas un geste de rejet du propriétaire de X et de sa mégalomanie, quoi que ça puisse être une raison. Je vous écris cela pour vous demander de vous assurer de prendre vos informations de sources fiables, responsables et imputables. Un article non signé est généralement écrit par une intelligence artificielle qui souvent fait écho à ce qui est « publié » ailleurs, sans autre vérification, une pratique de plus en plus présente malheureusement. Personnellement, je prends mes nouvelles des médias reconnus où les journalistes, reporters, chroniqueurs sont imputables de leurs propos, comme l’a appris à ses dépens, l’ex-chroniqueur Jeremy Filosa avec ses théories complotistes énoncées en ondes.
Quand j’ai besoin d’information pour ma santé, je consulte un médecin, ou un autre professionnel de la santé régis par un ordre professionnel qui s’assure que l’information est juste et vérifiable, et qui peut sanctionner les auteurs « d’informations » contraires à la science. Dr Google n’est pas une source fiable et peut nous faire croire que l’on va mourir demain avec nos symptômes alors que nous n’avons qu’une infection de peau, comme nous le fait réaliser une publicité au Québec en ce moment. Quand j’ai besoin d’information fiscale, mon comptable et/ou un fiscaliste certifié sont passablement plus fiables et imputables qu’une recherche en ligne. Bien que d’excellentes ressources sont présentes en ligne, rien ne remplacera les conseils d’un avocat.e régis par le Barreau du Québec.
De mon côté, contrairement aux influenceurs spécialistes tantôt en immobilier ou en investissements de toutes sortes, je suis régi sur tout ce que je vous dis ou écris. Mes articles sont tous surveillés par la police interne chez PEAK et probablement par l’AMF et la CSF. Si je vous écris qu’on peut faire un placement qui rapportera 18 % garanti par mois, ça ne prendra pas beaucoup de temps avant que le téléphone ne sonne. C’est une des protections qui s’offrent à vous pour de l’information financière de qualité, ou du moins, non fallacieuse.
Comment se protéger de la désinformation ?
Face à ces défis, voici des pratiques essentielles pour éviter d’être trompé :
1. Vérifier les sources
• Privilégiez des sites d’information reconnus pour leur rigueur journalistique.
• Faire une recherche sur les auteurs de contenus pour évaluer leur crédibilité et expertise.
2. Croiser les informations
• Consultez plusieurs sources fiables avant de croire ou partager une information.
• Méfiez-vous des nouvelles qui ne sont rapportées que par des sites peu connus.
3. Détecter les indices de manipulation
• Soyez attentif aux titres sensationnalistes ou aux messages alarmistes.
• Vérifiez l’authenticité des images avec des outils comme Google Images.
4. Limiter les réactions impulsives
• Avant de partager une information, posez-vous ces questions : Est-ce vrai ? Qui en est la source ? Quel est le but de cette publication ?
5. Consulter des experts lorsque nécessaire
• Pour des sujets complexes (santé, finances, fiscalité, droit), préférez l’avis de professionnels qualifiés plutôt que de vous fier uniquement à Internet.
Ces bonnes pratiques permettent non seulement de se protéger, mais aussi de contribuer à un usage plus responsable d’Internet.
Pour ma part, je préfère vous écrire que de répondre à des gens qui n’ont rien à faire de la vérité, même lorsqu’on fournit les références pour tenter de corriger l’affirmation tendancieuse ou carrément fallacieuse qu’ils publient comme une vérité de La Palice. Je préfère les gens qui basent leurs décisions sur des faits, des données empiriques, des statistiques probabilistes pour modéliser le risque en investissement, que « G4D » ou « Vocal483 » qui n’ont pas le courage de leur opinion et expriment des croyances ne reposant que sur bien peu de concret. Je vous choisis vous et je laisse X ou Twitter pour les nostalgiques, parce que c’est devenu, comme l’écrivait judicieusement Rima Elkouri dans LaPresse la semaine dernière, un « égout à ciel ouvert ».
Pour freiner la désinformation, chacun doit adopter une attitude critique et responsable. Téléchargez les applications de médias reconnus, consultez des experts pour les décisions importantes, et soyez vigilant face aux contenus douteux.
Bon. Je retourne à mon congé, bonne fin de semaine à tous.

Texte formidable que j’ai apprécié au plus haut point. Tellement pertinent! Excellente synthèse aussi.
Merci beaucoup!
Excellent commentaire et conseils judicieux!
Bravo, Éric, c’est ce que je pense et dis depuis longtemps.
Extrêmement, mais extrêmement judicieux comme commentaires. Nul n’aurait pu le dire mieux que toi Éric
J’abonde dans ton sens a 2000% (même si ce chiffre est impossible)…
Bravo! Et oui, la première question que je demande à une personne qui me cite une réponse à une intérogation trouvée sur le Web, c’est toujours : « C’est quoi le nom du site!? » 🙂
Merci pour ce texte, et pour tout ceux qui tiennent les faits et la vérité en estime, c’est un besoin essentiel pour notre société.
Un monde où l’importance de la vérité dans les communications est secondaire conduit inévitablement à la confusion, voire même, dans certains cas, la destruction d’une démocratie. Je souhaiterais sincèrement dire que cette affirmation est fausse.
Excellent texte Éric. Bravo!
Tu as bien raison, Éric. Merci pour tes informations judicieuses.
Bravo ! Et merci pour ce commentaire si sage, judicieux et surtout si vrai. C’est tellement rassurant d’entendre des voix qui s’élèvent.
Bravo Eric,
J’adhère dans le même sens.