Le point sur une semaine boursière mouvementée.

Les derniers jours ont été le théâtre de volatilités élevées sur les marchés et plusieurs se sont demandé ce qui s’est passé. Évidemment, Dônald a immédiatement baptisé la baisse de lundi « le Kamala Crash » parce qu’on le sait bien, tout est de sa faute, d’ailleurs la pluie au Québec en fin de semaine, c’est encore elle! Plus sérieusement, c’est d’une complexité certainement hors de portée intellectuelle de l’ancien président. Je vais tenter de vous l’expliquer.

Bien sûr, le mercredi précédent le « lundi noir » annoncé dans les médias avec la traditionnelle photo de cambistes et opérateurs de marché se tenant la tête en signe de désarroi, les chiffres de chômage aux États-Unis ont été légèrement supérieurs aux attentes et les spéculateurs, comme un banc de poissons, a viré à gauche. Cet élément conjugué à la décision de la Banque du Japon (BOJ) a créé une panique tout aussi éphémère que forte.

Depuis des années, le Japon est en situation de taux d’intérêt négatifs, comme l’ont été quelques pays européens en mal de repartir leur économie après la pandémie de COVID-19. Le gouvernement nippon a eu recours à cette stratégie pour stimuler les emprunts pour investissement dans l’économie réelle (construction résidentielle et commerciale par exemple). Imaginez que vous avez besoin de 150 millions pour construire un centre d’achats et que le gouvernement vous demande de ne rembourser que 145 millions dans cinq ans. « Heuuu, je peux-tu emprunter 300 millions à la place, je vais construire deux centres d’achats! » Bien sûr, c’est ça le principe. Dans cet environnement particulier, de grands investisseurs ont mis en place ce qu’on appelle des « opérations de portage » sur le yen japonais. Les investisseurs empruntaient en yen à un taux d’intérêt nul et investissaient le produit dans une monnaie à rendement élevé (le peso mexicain était un candidat de choix, avec ses taux d’intérêt de plus de 10 %). Même une position sur le dollar américain permettait d’obtenir un rendement de 5 %. Tant que les taux de change ne varient pas, les investisseurs réalisent des rendements dans les deux chiffres simplement en percevant la prime entre les taux mexicains et japonais. La BOJ a annoncé qu’elle haussait ses taux d’intérêt, ce qui a supprimé la rentabilité de l’opération de portage et le banc de poissons s’est dispersé comme si un requin venait d’entrer en son centre. Les marchés ont chuté fortement lundi à commencer par la bourse japonaise qui a connu une chute de 12 %, les marchés européens et nord-américains ont suivi le mouvement, mais avec toutefois moins de force.

Lundi la BOJ s’est pratiquement excusée et a déclaré qu’elle ne hausserait plus ses taux tant que la volatilité des marchés serait aussi facile à déclencher. La bourse japonaise a alors monté de 11 % puis 1.5 % le lendemain. Au final la bourse nipponne a terminé la semaine en baisse de 0.47 %. Hélala, tout le monde aux abris !!

La bourse de Toronto a fini la semaine à -0.36 %, le DowJones a grimpé de 2.35 % et le NASDAQ a pour sa part, pris près de 6 %. Si on part du sommet atteint à la mi-juillet, la NASDAQ a perdu 10 %, le S&P500 est en baisse de 5.7 %, Le DowJones de 4.15%, la bourse de Toronto de 2.97%. Mis à part pour le NASDAQ qui est la bourse des technos, on repassera pour parler d’un crash en ouverture du téléjournal. Depuis le début de l’année, aucun de ces indices n’a un rendement inférieur à 5%.

Cela m’amène a me répéter pour ceux qui me suivent depuis longtemps. Ce n’est pas le moment de mettre son chalet en vente alors qu’une tornade vient de le traverser, on prend le temps de replacer les affaires, réparer ce qui a été abîmé et APRÈS on prendra une décision. Les décisions émotives, pour l’achat ou la vente, ne sont jamais gage de réussite. Pour un portefeuille d’investissements boursiers, la diversification, la patience, la patience sans oublier la patience sont vos meilleurs alliés.

Je l’ai déjà écrit, nous vivons des moments particuliers, les événements de cette semaine en sont un bon exemple.

Sayōnara!

3 réflexions au sujet de “Le point sur une semaine boursière mouvementée.”

  1. Toujours intéressant de te lire….Le positivisme nous aide à passer à travers les épreuves de la  »Bourse ».
    Merci de continuer à suivre nos investissements.

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