Mesdames, Messsieurs, ici le commandant, nous traversons une zone de turbulences…

Nous avons tous entendu le commandant d’un avion nous demander de retourner nous asseoir, d’attacher nos ceintures, car nous traversons une zone de turbulences. Lorsque cela se produit, on est toujours un peu nerveux, mais on sait que de temps à autre cela se produit, que ce n’est pas la fin du voyage et que cela en fait même partie. Si on veut prendre l’avion, on doit vivre avec des périodes de turbulences.

Le marché boursier est actuellement en période de turbulences. Ça en inquiète plus d’un, mais ce n’est pas la fin du monde, c’est tout à fait normal que cela se produise. En fait, c’est le deuxième repli important depuis le début de l’année. On se rappellera que du 29 janvier au 23 mars dernier, le marché a subi une correction de 11 % et est revenu le 3 octobre dernier légèrement au-dessus du sommet atteint en janvier. Aujourd’hui, le marché est officiellement en correction avec une baisse de plus de 10 %. Pas 60 %, 10%. C’est le 23e repli depuis mars 2009 et cela est sain. Une correction permet de « tasser les cartes », de signifier aux investisseurs insoucieux que la croissance n’est possible que si on revient à des valeurs normales de temps à autre.

J’ai eu l’occasion d’obtenir récemment des commentaires de gestionnaires avec qui nous collaborons pour la gestion du patrimoine de nos clients et le consensus est à l’effet que cela représente de belles occasions pour eux de magasiner les aubaines, de faire le plein d’investissements à prix raisonnable. Ils sont loin de voir ce repli négativement, car les « fondamentaux » de l’économie sont bons. L’économie canadienne et américaine roule à plein régime, le taux de chômage est à un plancher historique, l’inflation est sous contrôle par les hausses du taux d’intérêt nécessaires pour ralentir la croissance. Aucun des gestionnaires sondés ne voit de récession avant la fin de 2020, la croissance devrait se poursuivre d’ici là.

On ne peut concevoir que l’économie nécessite un ralentissement, car elle va trop bien, et prétendre que le marché connaîtra une baisse soutenue en même temps. C’est une correction comme nous en connaissons fréquemment et c’est une bonne chose. Cela permet d’asseoir la croissance boursière des prochains mois, sur des bases solides.

Bien sûr, il y a des éléments inquiétants, car il y en a toujours. La « guerre commerciale » avec la Chine finira comme les Américains nous ont habitués, dans un dénouement à minuit moins cinq, nous feront croire que c’est un accord historique et tout reviendra à la normale. Les élections américaines de mi-mandat sont à nos portes et peu importe le résultat, cela apportera une certaine stabilité politique chez nos voisins du sud ce qui se reflétera dans les marchés.

Est-ce que le marché baissera encore demain, la semaine prochaine, peut-être, je ne sais pas. Ce que je sais cependant, c’est que nous avons engagé pour votre portefeuille, des gestionnaires qui n’éprouvent pas de peur en ce moment et qui nous montrent ce qu’ils font de mieux: profiter des fluctuations de marché pour tirer leur épingle du jeu, pour leurs clients. Lors de chacune des corrections que j’ai vécues depuis près de 30 ans, on s’est demandé si cette fois c’était différent, ça ne l’a jamais été, parce que demain vous ferez l’épicerie, commencerez votre magasinage de Noël (ouan, ça s’en vient), changerez votre téléphone intelligent ou peut-être même votre voiture. La consommation est forte, comme l’économie, comme la patience que vous devez avoir si vous désirez gagner à long terme.

D’ici là, attachez vos ceintures, le commandant vient d’allumer la lumière. Dans quelques minutes, nous passerons avec les rafraîchissements.

À bientôt.

4 réflexions au sujet de “Mesdames, Messsieurs, ici le commandant, nous traversons une zone de turbulences…”

    • Salut Valère! Très heureux de constater que les trépidations de la vie n’ont pas bouleversé ton sens de l’humour. Joyeuses fêtes à toi et à Doris. Guy

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