Plus tôt cette semaine, j’ai un client qui m’a fait sourire en m’écrivant qu’il était temps que je revienne de vacances. En effet, les marchés boursiers ont célébré mon retour avec une hausse spectaculaire. En quittant pour les vacances, maudite maladresse, j’ai accroché la plogue sans m’en rendre compte ce qui a fait que, pendant tout ce temps, la Bourse a baissé. Quand je suis revenu, j’ai vu la gaffe, rebranché le bidule et la Bourse a connu une hausse spectaculaire. J’ai un employé vendredi qui a accroché la plogue et le marché a chuté de 453 points, je l’ai rebranché et le marché a remonté à partir de 14h40, d’environ 50 points. Faut vraiment que je trouve une manière pour que personne ne l’accroche encore! 🙂 C’est évidemment une blague, mais cela me permet de regarder la volatilité récente et vous expliquer la lecture que j’en fais.
Ce que nous expérimentons actuellement est le résultat du verbiage débridé d’un président belliqueux qui ne réfléchit pas avant de twitter ses niaiseries. La semaine dernière, il a versé son fiel sur Amazon en disant qu’ils devraient revoir leur façon de payer leurs impôts. La panique s’est emparée des investisseurs et la valeur boursière d’Amazon a chuté de 51 milliards. La vrai raison de sa déclaration? Il en veut au patron d’Amazon qui est également le propriétaire du Washington Post qui démolit le président quasiment quotidiennement. C’est purement personnel.
Ce président n’a réussi à faire passer aucune réforme significative. Bien sûr il a fait baisser les impôts des entreprises, mais n’importe quel politicien est capable d’abaisser les impôts, ça prend pas mal plus de cran pour les hausser, ce qu’il devrait faire pour juguler la croissance de la dette américaine. L’interdiction sur l’immigration n’a pas passée, il n’a pas réussi à expulser tous les gens qu’il voulait expulser et son mur mexicain n’est toujours pas en place. L’été dernier nous avions la crainte d’un déclenchement d’un conflit nucléaire entre lui et la Corée du Nord. Celle-ci lui a quasiment fait un doigt d’honneur en effectuant un rapprochement historique avec son voisin du sud et en visitant la Chine, son allié naturel. Trump voulait être le policier mondial; c’est manqué. Il se rabat alors sur une punition économique en annonçant une hausse tarifaire sur l’aluminium et l’acier, croyant que le Monde plierait le genou. Mais non, l’Europe et la Chine ont répliqué immédiatement en faisant mal, là où ça compte, sur les produits fabriqués dans les états républicains. Donald Trump est incapable de passer quoi que ce soit et il tente de frapper partout où il peut, sans succès.
Est-ce que j’ai peur pour les marchés dans cet environnement? Pas à long terme. L’économie mondiale est actuellement en croissance synchronisée. Les économies canadienne et américaine roulent à plein régime, en situation de quasi plein emploi, tellement que les gouvernements n’ont pas le choix que de hausser les taux d’intérêts. Hausser les taux est un outil gouvernemental pour ralentir une économie en surchauffe. Comment l’investisseur peut avoir peur du marché lorsque l’économie est en santé?
Les fluctuations des dernières semaines, c’est comme lorsque l’on retient un ballon sous l’eau. Lorsqu’on le relâche, il remonte de façon assez rapide, voire violente. Lundi de la semaine passée, suite à des tension amoindries en regard aux négociations de l’ALENA, la Bourse américaine a connu sa troisième plus forte croissance quotidienne de l’histoire. Est-ce que l’Économie va mal? Non, le ballon est remonté rapidement et ceux qui avaient peur le vendredi précédent, ont manqué la remontée du lundi.
Trump retient le ballon du marché par ses déclarations chocs, même si elles sont sans fondement, allant même jusqu’à mentir consciemment au premier ministre canadien (http://bit.ly/2HgZZmL). Lorsque la politique cessera d’être dirigée sans réflexion, la croissance boursière soutenue reviendra. En attendant, ce sont les montagnes russes. Où va être le marché dans une semaine, dans six mois, je ne le sais évidemment pas, mais ce que je sais cependant, c’est que dans cinq ans, il sera bien plus élevé qu’actuellement.
Je n’ai pas peur.
Eric
Merci beaucoup Éric
Ginette
Un p’tit comique ce Éric, mais plein de sagesse!