Par les temps qui courent, les marchés nous donnent l’impression de monter des escaliers et de descendre par l’ascenseur! Après plusieurs années de très faible inflation sur les marchés mondiaux, des premiers signes de hausse sont apparus soudainement et ont déclenché le repli tant attendu et une poussée de volatilité. Selon plusieurs spécialistes, ce repli a été provoqué par la combinaison de deux facteurs :
Rééquilibrage obligatoire des caisses de retraite – Les marchés ont commencé à fléchir la semaine dernière, lorsque les caisses de retraite ont rééquilibré leurs portefeuilles en liquidant des actions au profit d’obligations, après la forte remontée des cours boursiers en janvier. Pour vous donner une idée, imaginez un fonds équilibré mondial typique composé à 60 % d’actions et à 40 % d’obligations. Les marchés boursiers ont monté en flèche en janvier (l’indice S&P 500 a grimpé de 5,6 % en janvier seulement), ce qui a fait dévier le portefeuille de sa répartition stratégique de l’actif. Par conséquent, les caisses de retraite ont été contraintes de liquider des actions et d’investir dans des obligations afin de revenir à la pondération 60/40. Ces liquidations d’actions n’ont rien à voir avec la qualité des actions; elles reposent uniquement sur des facteurs techniques.
Opérations boursières robotisées – Les sorties de fonds ont été accentuées par le fait que ces liquidations massives d’actions ont déclenché le disjoncteur des négociations automatiques, ce qui a provoqué une augmentation des ventes. Tout comme pour les caisses de retraite, les opérations de ces stratégies reposent strictement sur les caractéristiques techniques, sans égard à la conjoncture économique. Plusieurs robots-conseillers ont été forcés de cesser d’effectuer des opérations lundi, si bien que les investisseurs ont été incapables d’exécuter certaines opérations. Lorsque de telles situations surviennent, les investisseurs qui n’ont pas de conseiller à qui parler multiplient les liquidations préventives faites en panique, ce qui ajoute de l’huile sur le feu.
Revivrons-nous 2008 ??
La situation actuelle n’a rien en commun avec la débâcle financière de 2008, alors que nous avons assisté à une crise du crédit et du marché de l’habitation aux États-Unis (en raison de l’effondrement du marché des prêts hypothécaires à risque).
En fait, la période de déclaration des bénéfices du quatrième trimestre des entreprises aux États-Unis a été exceptionnellement forte, tout comme la création d’emplois (nous pouvons remercier Dônald pour cela, sa baisse d’impôts des sociétés y est pour beaucoup). Nous sommes toujours en présence d’une conjoncture de croissance économique mondiale synchronisée et il n’y a pas de signe de récession à l’horizon. Cette croissance semble bien ancrée dans les marchés mondiaux. Les liquidités sont abondantes et les bilans des sociétés semblent suffisamment en bon état pour résister à une spirale descendante des marchés boursiers.
Conclusions
Ce repli n’a rien à voir avec l’économie réelle qui est en bonne santé, partout sur la planète. Les corrections sont normales et sont, en fait, bénéfiques. Des corrections de 5 % surviennent en moyenne trois fois par année. Au cours des 30 dernières années, il y a eu 30 mois au cours desquels les actions mondiales ont chuté d’au moins 6 % en seulement six jours ouvrables, comme ce fut le cas récemment. Fait important à souligner, les marchés ont mis seulement quatre mois en moyenne pour récupérer les pertes et les rendements boursiers de la même année ont été positifs 77 % du temps.
Il n’y a pas de panique sur les marchés, c’est une prise de profits, ce qui est sain dans un marché boursier. En fait ce sont toujours ceux qui gardent la tête froide qui ramassent le plus de profits dans les tempêtes. On attribue d’ailleurs la déclaration suivante au Baron de Rothschild durant le 18ème siècle: « le meilleur moment pour investir, c’est lorsque le sang coule dans les rues et ce, même si c’est le vôtre! ». J’ai confiance que les gestionnaires feront comme d’habitude le plein de bonnes aubaines et que nous en bénéficierons tous.
Bonne fin de semaine!