Historique. Nous nous sommes tous réveillés ce matin avec un mal de tête historique. Pas étonnant que les pharmaceutiques aient grimpé en bourse aujourd’hui! Pincez-moi quelqu’un. Tous les spécialistes non affiliés à un parti politique américain prévoyaient ici comme ailleurs une victoire serrée de Hillary Clinton. Hier durant les émissions électorales, les visages se sont allongés au fur et à mesure que les résultats présentaient Trump comme le prochain président américain. Un rêve, un cauchemar, une sensation de déjà vus pour ceux qui se rappellent l’épisode de mars 2000 des Simpsons qui mettaient en scène la vision apocalyptique du magnat dans le bureau ovale avec les codes nucléaires dans les mains. On se rappelle également le deuxième film de Back to the Future où un personnage grotesque (Biff Tannen), magnat de casinos ouvertement calqué par l’auteur sur Donald Trump est le dirigeant de cette réalité alternative.
Ben non, la réalité dépasse encore une fois la fiction! Et nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Les marchés qui s’étaient redressés fortement depuis « l’évidence » de la victoire de madame Clinton affichaient hier une chute de 5% en Asie et laissaient entrevoir pour les marchés américains au petit matin, une ouverture en baisse tout aussi historique. Les marchés ont célébré l’arrivée de Biff –pardon, Donald– par une hausse de 256 points ou 1.4 %!! Imaginez la claque au visage d’Hilarry qui croyait que les marchés s’effondreraient avec sa défaite et qu’au contraire, c’est la fête sur les marchés! Que serait-il arrivé si elle avait gagné? Certains croient que les contestations électorales de Trump et de ses supporters armés auraient pu créer des violences importantes se répercutant sur les marchés boursiers. Dans un mouvement de panique, ou une blague de pirates informatiques, le site d’immigration Canada serait tombé parce que submergé de demandes. Malgré la déferlante, le peuple américain est toutefois fort divisé.
Le premier discours du 45e président élu fut…présidentiel. Sobre, rassembleur, respectueux, loin du divertissant verbe qui l’a caractérisé durant cette colorée campagne électorale, President Trump (va falloir s’habituer) a d’abord déclaré qu’il serait le président de tous les Américains, appelant à l’unification de son peuple pour faire face aux défis auxquels ils doivent s’attaquer. D’aucuns diront que c’était Alec Baldwin qui l’a remplacé, mais j’ai visionné un enregistrement, c’est vraiment le conjoint de la playmate de Playboy (la prochaine première dame) qui prononce son discours de victoire. N’est-ce pas surréaliste ? Aussi étonnant de le voir remercier avec sincérité, Hillary Clinton pour l’immense travail qu’elle a fait durant sa carrière au service de l’État, qui lui doit beaucoup. Hillary a demandé au peuple de lui donner une chance de gouverner le pays et de s’unir derrière le président. Obama a déclaré (trad.): « Nous ne sommes pas premièrement Démocrates, premièrement Républicains, mais bien Américains en premier ».
La Chine et la Russie ont considéré son arrivée comme un « cadeau », historique je vous disais. Les gestionnaires de portefeuilles aussi ont fait cette nuit, des achats de type « boxing day ». J’ai passé la journée avec des gestionnaires et il n’y avait pas eu vraiment d’heures de sommeil car ils ont fait le plein d’actions susceptibles de profiter de son élection. Il ne faut pas oublier qu’il a annoncé des baisses massives d’impôts ce qui est un stimulant important pour l’économie. Il a annoncé des investissements massifs dans les infrastructures alors les actions de Caterpillar, les producteurs d’acier, de béton, etc. ont fortement grimpé. Les prisons privées et les fabricants d’armement militaire, les pharmaceutiques et le secteur financier ont subi la même tendance, conséquence de la diminution de réglementation annoncée par le président élu.
Compte tenu de son tempérament imprévisible, il pourrait cependant y avoir des fluctuations sur les marchés s’il était aussi agressif avec ses politiques et il est donc tôt pour tirer des conclusions pour le long terme. Bien qu’il contrôle la chambre des représentants et le sénat, il s’est tellement distancé de l’establishment républicain que ce dernier risque de ne pas le suivre aveuglément. Le mur mexicain, l’abolition d’ententes commerciales et autres grands dossiers ne seront donc pas des réalisations instantanées et même passablement moins certaines que le candidat Trump le clamait.
Lorsqu’il assistera dès demain à ses premiers « breefings présidentiels », qu’il aura accès aux chiffres, aux véritables études, il risque d’avoir un ton beaucoup plus présidentiel que celui du candidat populiste.
C’est donc un dossier à suivre de près et nous ajusterons nos stratégies d’investissement en conséquence. Les gestionnaires rencontrés aujourd’hui, en personne ou par conférences téléphoniques (j’en ai eu quelques-unes), sont unanimes pour affirmer qu’ils ne changeront pas leurs processus ou philosophies de gestion en réaction aux élections ou tout autre événement à court terme. La discipline est gage de succès, dans le sport comme pour les investissements.
En terminant, deux petites choses:
- Il y a quelque temps, j’ai publié un article sur l’importance de changer ses mots de passe, le voici en rappel (Cliquez ICI)
- L’automne est la meilleure période pour se rencontrer avant mon rush annuel, pour un rendez-vous SVP contacter le bureau.
À bientôt.
Texte joliment composé!
Bonjour Eric,
Heureux de te lire aussi rapidement après l’évènement historique de l’élection américaine et de constater avec bonheur deux faits importants:
1) heureusement nous t’avons toujours pour gérer avec calme et intelligence nos biens et
2) que tu es toujours à la hauteur de notre estime.
Passe une très belle journée et MERCI d’être là pour nous.
Bien sincèrement,
Jean-Guy
Très bon article Eric