Le point sur la baisse boursière

La fin d’un cycle?

Depuis quelques semaines, nous sommes éprouvés par une volatilité importante sur les marchés boursiers, devrions-nous nous inquiéter? Qu’est-ce qui génère cela? Est-ce que mon portefeuille est adéquatement positionné? Voilà des questions légitimes que tout investisseur est en droit de se poser ces jours-ci.

Il est normal, qu’après 54 mois de croissance, nous ayons oublié le sentiment de peur lorsque les marchés baissent.  D’ailleurs, depuis le début de cette croissance boursière, qu’on appelle « Bull Market », il y a pourtant eu 14 corrections, dont trois de plus de 13% (incluant l’actuelle).  C’est comme un escalier, on monte cinq marches, on en manque une, on remonte trois marches, on en manque deux, et on recommence. Certains diront que c’est la manifestation des « sorcières d’octobre », d’autres diront que « ça peut pas toujours monter » et que nous « sommes dus ».  Tout cela n’est qu’une manifestation émotive de notre relation face aux fluctuations boursières.  Ce n’est pas lorsque les investisseurs sont craintifs que les crash surviennent, mais c’est lorsque l’euphorie est à son comble et que n’importe quel quidam vous conseille un achat boursier.  C’est à ce moment que le pire est à craindre, lorsque les investisseurs se comportent comme des conducteurs qui regardent ailleurs qu’en avant.

L’automne est une période active pour moi au chapitre des rencontres de gestionnaires de portefeuille.  J’arrive d’une semaine de rencontres, et j’ai passé trois jours consécutifs à rencontrer un autre groupe de gestionnaires, il y a trois semaines.  Plus d’une trentaine de spécialistes ont été consultés pour m’enquérir de la situation générale, et plus particulièrement, au fur et à mesure que la situation se développait, de la correction actuelle. Parce que c’est ce que nous vivons actuellement, une correction, pas un crash, un effondrement, ou tout autre épithète vendeur de journaux.

Le commentaire général est qu’il est sain que le marché se corrige de temps à autres pour raffermir les positions et refroidir les ardeurs qui peuvent rendre la croissance hors de contrôle.  La volatilité pourrait revenir si les liquidités dans le marché quittent significativement, ou lorsque les taux d’intérêts vont vraiment monter (ce qui offre une alternative à l’investissement boursier).  Cela arrive lorsque l’Économie entre en récession. Le sommes-nous?  Selon la FED, la Banque Fédérale Américaine, les risques de retomber en récession sont de moins de 1% au courant des neuf prochains mois.  Nous sommes loin d’un scénario catastrophique.  Le dernier sondage d’opinion des spécialistes de marchés démontre que 76% des répondants considèrent que le marché représente encore de belles opportunités (avant la correction), 5% sont des super optimistes (et qui le sont probablement toujours), alors que 19% pensent que le cycle haussier est sur le point de se terminer. Les indicateurs avancés démontrent que l’Économie est en croissance, lente, mais tout de même présente.  C’est une situation cependant asymétrique puisque l’Europe annonce un ralentissement de sa croissance économique, de même que l’Asie, alors que les États-Unis connaissent une croissance constante, voyant son taux de chômage passer sous la barre des 6%!  Les prix des maisons et les mises en chantiers sont également à la hausse chez nos voisins du sud.

Ce sont ces indicateurs qui ont poussé la FED à déclarer, la semaine dernière, qu’elle est loin de vouloir hausser les taux d’intérêts. Elle considère que l’Économie américaine est en santé et  considère de bientôt cesser d’injecter des millions dans les marchés mensuellement. Cette déclaration a donné la plus grande croissance boursière quotidienne de l’année… En effet, cela veut dire que le « patient est sorti des soins intensifs, et que nous allons bientôt réduire les traitements, car il va mieux! ». À cette annonce, serions-nous désemparés? C’est pourtant la réaction boursière, motivée par la peur de l’Ebola, de l’État Islamique, des tensions Russie-Ukraine et du ralentissement économique du vieux continent, ce qui fait chuter les ressources naturelles (et donc la bourse canadienne).

Pour les plus expérimentés qui se rappelleront de la crise asiatique de 1998, de la peur du bogue de l’an 2000, de la chute des technos en 2001 puis des tours jumelles en septembre, de la peur de la troisième guerre mondiale qui a suivi, du SRAS en 2003, de l’épidémie de H1N1 de 2005, puis la crise de 2008 qui était sensée être l’épitaphe du capitalisme tel que nous le connaissons, la baisse que nous expérimentons n’est qu’une autre correction parmi tant d’autres.  Pour les nouveaux, sachez qu’à tout moment, nous pouvons connaître une baisse boursière de plus de 10%, sans justifications. S’en est ainsi, et cela remonte toujours.  Quand j’ai commencé, il y plus de 20ans, le Dow Jones venait de franchir les 3 500 points et cela ne pouvait plus monter ainsi. Nous venons de retomber sous la barre des 17 000 points… au même niveau qu’en février dernier.

Évidemment, le marché peut toujours baisser encore un peu, mais lorsque l’on sait que les données économiques fondamentales sont fortes, la confiance est de mise, particulièrement lorsque nous utilisons les meilleurs cerveaux de gestion que représentent les équipes que nous avons engagées pour la stratégie d’investissement à long terme.

Cela demeure une excellente occasion de réviser le portefeuille, d’effectuer les planifications de fin d’années et de nous préparer pour la prochaine vague de croissance.  Si nous n’avons pas eu de rencontre au cours de six derniers mois, je vous encourage fortement à prendre rendez-vous avant le rush du début d’année.  J’ai actuellement d’excellentes disponibilités.

Au plaisir de vous revoir.

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