Résumé économique – Mai 2014

Pour y voir plus clair…

L’automne et le printemps sont des périodes où je rencontre plusieurs gestionnaires de portefeuille qui me communiquent évidemment tous, les meilleurs raisons pour leur confier vos investissements et ils le font en décrivant leur processus de gestion, la rigueur observée, l’équipe en place, etc.  Cela m’aide à identifier les meilleurs gestionnaires et ceux qui s’intègrent le mieux dans votre portefeuille.  Ce genre de rencontre me permet également d’avoir une lecture de l’environnement économique et financier, différente de ce que nous pouvons voir dans les médias.  C’est l’opinion de gestionnaires chevronnés dont la rémunération, contrairement aux journalistes, dépend directement de la justesse de leurs prévisions.  Au courant du dernier mois, j’ai rencontré plus d’une vingtaine de gestionnaires, spécialisés dans différents champs de la gestion d’actifs.

Je vous écris donc aujourd’hui pour vous faire un résumé de ces rencontres afin que notre portefeuille soit aligné sur ce qui se fait de mieux dans l’analyse économique.

Première constatation qui fait consensus: les taux d’intérêts demeureront faibles pour un bon bout de temps, au moins un an et probablement 18 mois avant d’assister à une hausse significative.  Cela signifie que la diminution de la portion obligataire devrait être accentuée pour favoriser les actions, et si l’on veut demeurer conservateur, les actions porteuses de dividendes réguliers devraient être le choix.  Nous ne diminuerons pas la portion d’obligations à zéro pour autant, les gestionnaires obligataires trouvant le moyen de générer de la valeur en utilisant des obligations d’entreprises (taux d’intérêt plus élevé) plutôt que gouvernementales.   C’est l’absence de pressions inflationnistes qui dicte aux gouvernements de ne pas hausser les taux. L’ex-dirigeant de la banque centrale américaine (FED), monsieur Bernanke déclare actuellement dans ses conférences que le taux de la FED n’atteindra pas 4% de son vivant…il a 60ans.  Une hausse de taux est nécessaire pour contrôler une croissance économique trop rapide. Disons que la reprise économique est bien présente mais ne rappelle en rien un TGV.

Deuxième constatation qui fait consensus: L’Économie américaine est seine et sa reprise est solide bien que lente.  À ce propos, Cécilia Moe, gestionnaire de portefeuille, me faisait remarquer que plus les reprises économiques sont lentes, plus les reprises boursières sont longues. Elle estime que nous sommes actuellement en milieu de cycle, donc nous devrions continuer à voir la Bourse donner de bons résultats pour cette année. La croissance économique américaine est d’ailleurs plus forte que celle de l’Europe et elle n’est pas aux prises avec des tensions sociopolitiques comme celles du vieux continent.  Les mises en chantier résidentiel ont recommencé à croître, comme le prix des maisons déjà construites.  L’immobilier résidentiel américain, contrairement au nôtre, est sous-évalué ce qui laisse de la place à la croissance.  L’Obama Care est également un facteur qui favorise la croissance économique, évidemment pour les pharmaceutiques, les soins de santé en général et les assureurs fournisseurs de couverture d’assurance santé. Quatre facteurs principaux favorisent la croissance boursière américaine: les compagnies se portent bien, les différentes tendances à long terme sont favorables, le gouvernement demeure toujours engagé à supporter la croissance économique et le déplacement d’actifs des obligations vers le marché boursier qui créé une demande importante.

Pour le Canada, le ralentissement économique chinois est préoccupant car ils sont de grands consommateurs de ressources et bien qu’il y a eu une bonne remontée récemment dans ce secteur économique, si notre plus gros client ralentit ses ardeurs, nous risquons de finir par le ressentir. Cela explique en partie pourquoi la Bourse canadienne a été moins performante en 2013 que les marchés américains et européens.  Il est donc important d’augmenter notre exposition internationale qui offre une meilleure diversification, la valeur totale des actions canadiennes (réunies) ne représente pas 4% de la valeur internationale. Les exportations canadiennes sont actuellement très faibles ce qui fait que notre devise, si elle ne continue pas à baisser, n’est pas à l’aube d’une remontée importante. L’habitation canadienne serait de 13% surévaluée, mais dans cette statistique, il y a des  zones excessives, comme Vancouver. Cela ne veut pas dire que votre maison chutera en valeur, lundi matin… 😉  Autre consensus: il n’y a pas de récession prévue pour le Canada ou les USA pour plusieurs mois.

Pour le reste de la planète, disons qu’il y a de la valeur en Europe et que les marché émergents sont éprouvés depuis un certain temps et quelques gestionnaires dont David Fingold, déclarent publiquement que « ça risque d’être difficile pendant 5ans… »! Donc, on  favorise l’international mais en minimisant l’exposition aux marchés émergents.

Je vous entends me parler des tensions ukrainiennes…  Il y a toujours des préoccupations dans le Monde qui nous font avoir peur pour les marchés boursiers. Depuis le début de ma carrière, je me rappelle de la crise asiatique de 1998, du 11 septembre et des guerres en Irak et en Afghanistan, des bombardements d’Israël sur le Liban, de la Crise de 2008 qui était sensé redéfinir le capitalisme, de la faillite de la Grèce, de l’éclatement possible de la zone Euro, de la décote du crédit du gouvernement américain, du printemps Arabe et des élections un peu partout apportant son lot d’inquiétudes, pour ne nommer que ceux-là.  Nous sommes toujours là et le marché monte, baisse, remonte, baisse, mais toujours sur un escalier montant à long terme.  D’ailleurs, depuis le début de la croissance boursière actuelle (mars 2009 à aujourd’hui) il y a eu 13 corrections, généralement entre 4-8% dont 2 de plus de 15%, et nous sommes toujours dans un cycle haussier.  Je ne suis donc pas inquiet et vous ne devriez pas l’être. En passant, les troupes Russes viennent de se retirer des frontières de l’Ukraine…

Espérant que ce résumé, un peu en vrac j’en conviens, puisse vous éclairer sur l’état de la situation financière dans le monde, du moins, en survol et résumé exécutif.

Je prendrai quelques semaines de vacances ici et là cet été, mais mon équipe demeure toujours en place, sans fermeture complète du bureau.

Je vous souhaite une bonne saison estivale…si elle peut finir par arriver!

Laisser un commentaire